L'univers de Dune est évidemment fortement influencé par Lynch, et il faut admettre ce n'est guère à son désavantage. L'aspect du film en est ainsi unique, et c'est exactement ce qu'il faut pour du Space-Opera. Les Harkonnens, par exemple, ont un look extrèmement noir et malsain, très dérangeant. Le coté ignoble de cette famile passe donc magnifiquement bien à l'écran, malgré son côté un peu caricatural. Ce qui en fait des ennemis extrèmement charismatiques pour les Atréides qui en revanchent sont de véritables archétypes de la noblesse, tels qu'ils sont décrits dans le roman.

Adapter fidèlement Dune en un film de deux heures quinze est une tâche à mon avis totalement impossible. Déjà un film de trois heures aurait été extrèmement dur à faire... Reste que cette condensation du livre, mais si elle trahit de nombreux aspects de l'œuvre originale, est assez efficace. On ne s'ennuit pas un seul instant en regardant le film. La plus grande qualité de ce film est sans nul doute l'impressionant souffle épique, qui doit beaucoup à la musique de Toto. Les effets spéciaux reforcent ce souffle par moment, mais au contraire sont tellement ratés à d'autre que le film en a beaucoup souffert. Reste les acteurs, tous impeccables, magré la dure tache de camper des personanges souvent complexes en un minimum de temps. Les décors et les costumes sont un des autres points forts de cette adaption. Ils rendent très bien la nature des chaque monde : Caladan, Arrakis, Geidi Prime, Kaitain et le mode de vie des Grandes Maisons. Avec pour résultat de donner un film atypique, et donc culte.